Doctorants MAKErS

• ENDERLIN Nils

Titre : "Les enjeux démocratiques de l'Europe sociale au prime du Socle européen des droits sociaux"

Résumé :

Ce projet vise, à partir du cas du « Socle européen des droits sociaux », à examiner les contours de l’état de droit économique européen, ses effets sur la possibilité d’une Europe sociale et, conséquemment, ses implications démocratiques. Alors qu’on focalise généralement la réflexion sur la démocratie européenne sur des considérations institutionnelles ou symboliques, cette recherche propose donc de la déplacer sur les effets du droit matériel et de sa structure sur les conditions de possibilité d’une démocratie européenne au sens substantiel. Elle a pour point de départ l’hypothèse selon laquelle, à droit primaire constant, l’Europe sociale ne peut se faire que sous la forme d’une socialisation progressive de l’état de droit économique européen, à l’opposé de l’idée d’état de droit social qui semblerait plus à même de répondre au problème démocratique posé par le découplage des champs économique et social dans les traités. En pratique, ce projet de recherche cherchera - en étudiant prioritairement les sources, les contenus, et les pratiques du Socle européen des droits sociaux - à déterminer si les institutions européennes peuvent faire l’économie d’un dialogue constitutionnel dans la construction de l’Europe sociale, et si le choix de procéder par des dispositifs de droit souple pour régler des questions de droit dur n’est pas de nature à entretenir le défaut de légitimité démocratique de l’action publique européenne.

Superviseurs :

• Pr Mélanie SCHMITT (DRES)

• Pr Dominique RITLENG (CEIE)

Axe(s) de recherche MAKErS :

• Axe 1 : comment penser et mesurer la société européenne

• Axe 3 : construction de la société européenne

• Axe 4 : les régulations de la société européenne

École doctorale des sciences juridiques (ED 101)

Titre : "Des thérapies alternatives à la dérive sectaire. Construction de l’objet « secte » dans le domaine de la santé et influence du stigmate sur les pratiques : étude comparée entre la France, la Belgique et la Suisse."

Résumé :

Cette thèse en sociologie comparée vise à apporter un éclairage sociologique sur les débats sociaux concernant les “dérives thérapeutiques”, dans une perspective de sociologie pragmatiste et interactionniste. En France, en Suisse comme en Belgique, la surveillance des « dérives sectaires » dans le domaine de la santé prend une place croissante depuis le début des années 2000. A la suite d’un certain nombre d’affaires et de scandales fortement médiatisés, un ensemble de groupes thérapeutiques new age, parfois très différents les uns des autres, passent du statut de mouvements marginaux proposant un rapport au soin en dehors des cadres de la médecine conventionnelle à celui de groupes présentant un risque de “dérive sectaire”.  Cette recherche propose d’étudier d’une part les opérations de catégorisation, de prévention et d’encadrement des “dérives thérapeutiques”. De l’autre, ce travail analyse les manières par lesquelles ces groupes d’ésotérisme thérapeutique réagissent au stigmate de dérive sectaire dans les trois pays, l’hypothèse de départ de cette recherche étant que les groupes ésotériques concernés ne restent pas passifs face à cette catégorisation. Cette thèse étudie notamment la manière par laquelle l’Union Européenne est considérée comme ressource par les mouvements d’ésotérisme thérapeutique dans la mise en œuvre de stratégies visant à la légitimation de leurs pratiques. Pour ce faire, ce travail sera fondé sur une méthodologie qualitative alliant enquête ethnographique, entretiens sociologiques et travail d’archives.

Superviseur : Pr Jean-Philippe HEURTIN (SAGE)

Axe(s) de recherche MAKErS :

• Axe 4 : les régulations de la société européenne

• KALIENTZIDIS Ioannis

Titre : "Climate change and economic policy design in a Permacrisis environment implication for monetary policy and public debt sustainability"

Résumé :

This thesis will link, on a first level, the issue of debt sustainability of the European Monetary Union (EMU) member states and the fiscal burden they must face in order to cope with the climate transition policies formulated by global treaties. On a second level, this thesis will explore the role that monetary policy and Central Banks can have on the green transition of the economies, along with tools and mechanisms that they can provide in this effort. Lastly, on a third level, the thesis will explore a possible policy mix, of monetary and fiscal policy actions, that can assist in the transition into a more sustainable economy and at the same time deal with the issue of debt sustainability among EMU countries, without damaging the independency of the Central Banks’.

Superviseurs :

• Prof. Moïse SIDIROPOULOS (BETA)

• Prof. Amélie BARBIER-GAUCHARD (BETA)

Axe(s) de recherche MAKErS :

• Axe 3 : construction de la société européenne

École doctorale Augustin Cournot (ED 221)

• WOLFERMANN Elise

Titre : "Une sociologie comparée France Allemagne de l’activité journalistique et policière en contexte manifestant"

Résumé :

À la croisée de la sociologie du journalisme, sociologie des mobilisations et sociologie de l’action publique, la thèse vise à questionner les rapports entre forces de l’ordre et journalistes en contexte manifestant de part et d’autre du Rhin. Au moyen d’approches méthodologiques croisées, ce projet entend analyser les pratiques professionnelles des journalistes français.e.s et allemand.e.s, à l’aune des transformations manifestantes, policières et médiatiques récentes dans les deux pays et réaliser une sociologie comparée du journalisme attentive aux effets et usages sociaux du maintien de l’ordre dans le champ journalistique. 

Superviseur : Dr Julie SEDEL (SAGE)

Axe(s) de recherche MAKErS :

• Axe 4 : les régulations de la société européenne

Ecole doctorale Sciences Humaines et sociales - perspectives européennes (ED519)

• LUCAS-NOWACKI Margaux

Titre de la thèse : "La fabrique de la mesure Outils, pratiques et compromis dans l’élaboration d’une statistique ethnique européenne"

Résumé :

Alors que la statistique européenne s’est emparée de bien des enjeux de(s) société(s), la répartition des résidents par groupes ethniques peine à s’installer. Lorsqu’il est question de statistiques ethniques, l’Union est bien « unie dans sa diversité », tant les définitions et les pratiques divergent entre les Etats membres. En conséquence, la collecte de données est rendue difficile et le positionnement de la Direction Générale Eurostat de la Commission européenne demeure flou.
Or, si les statistiques sont un enjeu de pouvoir (en ce qu’elles véhiculent des représentations et font exister des catégories), il semble intéressant de considérer celles qui échouent à réunir le consensus et témoignent d’une incapacité des Européens à se comprendre. L’étude que nous décrivons propose de s’emparer de cette problématique en questionnant la fabrique de la mesure. Dans notre cas, la mesure intéresse l’instrument de comptage mais aussi l’attitude qu’il convient d’adopter pour le créer. Si les chantiers de construction des données sont des laboratoires à compromis, il parait pertinent d’étudier l’état de celui de la statistique ethnique. Pour ce faire, nous proposons d’explorer différents terrains. De quatre champs nationaux de la statistique, aux arènes européennes dans lesquelles s’harmonisent et se créent des catégories, et jusque dans l’espace transnational dans lequel les idées circulent, il s’agit de fouiller les enjeux et les pratiques de la statistique ethnique de et en Europe.

Superviseur : Dr Marine DE LASSALLE (SAGE)

Axe(s) de recherche MAKErS :

• Axe 1 : comment penser et mesurer la société européenne

Ecole doctorale Sciences Humaines et sociales - perspectives européennes (ED519)

• HAMBYE Jérôme :

Titre de la thèse : "Modelling the spatial interactions occurring within the environment – affluence – population – technology nexus at the European district level.”

Résumé :

In 2015 the European Union (EU-28) alone was responsible for 29% of excess CO2 emissions, although it comprised only 9.78% of global population (Hickel, 2020). This measurement of regional responsibility for overshooting “fair shares” of CO2 emissions is based on the definition of equal per capita access to atmospheric commons. Drawing upon the Planetary Boundaries framework set up by the Stockholm Resilience Centre, Hickel puts forth environmental justice as a key feature of his study of the Anthropocene; the geological era in which human activity constitutes the main driver of environmental risks.
The IPAT framework, defining environmental impact (I) as the product of population (P), affluence (A), and technology (T), was founded 50 years ago to develop knowledge about the anthropogenic drivers of environmental pressures. Scientists have underlined the necessity to shed light on the complexity of the interactions and feedback effects occurring within this nexus. The aim of this thesis project is to model these effects and contribute to bridging a gap between ecological and social sciences by analytically comparing European districts (NUTS 3) to provide a better understanding of the underlying phenomena. The current European context is a great illustration of the environmental and social challenges whose stakes are intimately connected. For instance, digitalisation or the ageing of the population come with risks of socio-economic and environmental consequences, the extent of which are yet unknown. This gives us an opportunity to examine concurrently the transformations undergone by complex social systems and their environment across European subregions.
First, mapping the environmental footprint of European territories will be required. Relying on previous footprint measures, this step will allow to create a unique data set accounting for the spatial distribution of environmental impact at the NUTS 3 level. Second, an extensive literature review complemented by a meta-regression analysis will allow to delineate the conceptual framework of the IPAT identity while considering methodological biases. The underlying ambition is to indulge the academic community with a solid basis for improving the understanding of these complex dynamics. Third using the results from the first steps, an econometric analysis will be implemented to provide a deeper insight on the determinants of impact across European territories. Jointly relying on spatial dynamic models and data-driven methods, and complemented by a clustering analysis to create groups, the results will be translated into cluster-specific policy-guiding recommendations at the district level.

Superviseur : Dr Claude DIEBOLT (BETA)

Axe(s) de recherche MAKErS :

• Axe 1 : comment penser et mesurer la société européenne

• Axe 2 : Analyse des enjeux contemporains des sociétés européennes

Ecole doctorale Augustin Cournot (ED221)