Co-organisée par Philippe Gillig (BETA), MCF à l’université de Strasbourg, et Benoît WALRAEVENS (CREM), MCF à l’université de Caen-Normandie, en collaboration avec Mélanie Plouviez (CRHI), MCF à l’université Côte d'Azur, porteuse du projet ANR PHILHERIT (Philosophie de l'héritage),
La journée d'étude « Pensées économiques européennes de l'héritage au XXème siècle » aura lieu le jeudi 5 juin 2025 au Pôle européen de Gestion et d'Économie (PEGE) à Strasbourg.
Cette journée d'étude sera le prélude à un colloque en 2026 autour de la thématique de l'héritage dans l'histoire de la pensée économique du XXe siècle. Cet évènement s’inscrit dans le cadre de la Chaire MAKErS « Pensées économiques de l’héritage au XXe siècle », portée par Philippe Gillig.
Contexte
La question de l’héritage connaît depuis quelques années un regain d'intérêt dans le débat public, comme lors de la dernière campagne présidentielle en France, mais également auprès des économistes et des chercheurs en sciences sociales, depuis notamment les travaux de Piketty qui ont mis en évidence le "retour de l'héritage" (Piketty 2013), mais aussi ceux de Beckert qui mettent en exergue les risques politiques de la concentration des richesses dans une société démocratique (Beckert 2008).
Dans leur sillage, les travaux sont aujourd'hui foisonnants : sur le lien entre héritage et inégalités, les travaux de Adermon et al. (2018) dans le cas de la Suède, ou bien ceux de Boserup et al. (2016) dans le cas du Danemark, montrent que l’héritage explique la corrélation observée entre générations des niveaux de patrimoine.
En France, on peut citer les travaux de Frémeaux (2018) ou le récent rapport du Conseil d'Analyse Economique (Dherbécourt et al. 2021). L’OCDE s’est également emparée de la question (OECD 2021). Ces débats ont d’ailleurs donné lieu récemment à des propositions normatives (Blanchard et Tirole 2021; Masson 2023) dont l'originalité en regard de l'histoire des idées reste à évaluer.
Pourtant, en histoire de la pensée économique, cette question a longtemps été ignorée. Et force est de constater que, malgré l’impulsion donnée ces dernières années par les travaux de Erreygers et de ses co-auteurs (Erreygers et Vandevelde 1997; Erreygers et Di Bartolomeo 2007; Erreygers et Cunliffe 2013), l’engouement pour cette thématique reste limité. Seuls quelques articles ont été depuis publiés dans les grandes revues internationales d’histoire de la pensée économique (Steiner 2008; Silvant 2015). De plus, ces travaux d’histoire de la pensée économique sont tous cantonnés à l’étude des XVIIIe, XIXe et tout début XXe siècles.
Cette journée d'étude se propose ainsi de combler le manque criant d’études sur l’héritage au XXe siècle en histoire de la pensée économique, en se focalisant sur le cas européen.
- Quelles sont les positions des économistes européens (et plus généralement des penseurs en sciences sociales) au XXe siècle sur l’héritage ?
- Débattent-ils entre eux et avec leurs confrères extra-européens ?
- Proposent-ils des réformes de l'imposition de l'héritage et de quelle nature ?
- Quelle influence ont-ils eu sur les politiques publiques européennes ayant trait à la question de l’héritage ?
- Les économistes se revendiquant du libéralisme reproduisent-ils le paradoxe de leurs prédécesseurs du XIXe s., à savoir défendre simultanément la réussite individuelle et la transmission familiale de l’héritage ?
- Ou est-ce que, avec l’avènement de la notion de méritocratie au XXe siècle (Young 1958; Gotman 2006), hériter et mériter seraient devenus antinomiques dans leur pensée ?
- Quelle vision de l'héritage avaient les penseurs et économistes dits "néolibéraux" ?
- La journée d'étude vise à apporter des éléments de réponse à ces différentes questions et à étudier l'évolution du droit et des politiques publiques ainsi que l'impact ou non des écrits des économistes sur ces évolutions.
Cette conférence se veut résolument multidisciplinaire croisant les regards et analyses d'économistes, d'historiens, de sociologues, de politistes, de juristes et de philosophes.
Soumission
Les chercheurs intéressés doivent adresser un résumé (400 à 600 mots) de leur projet de communication en français ou en anglais, avec 3 à 5 mots clés, avant le 28 février 2025 à philippe.gillig[at]unistra.fr et benoit.walraevens[at]unicaen.fr
Prise en charge
Frais d'inscription : gratuit
Prise en charge des repas et pauses café sur place
Chaque intervenant doit essayer de financer son trajet et son hébergement éventuel avec l’aide de son laboratoire ou établissement de recherche. Si des fonds restent disponibles, une prise en charge partielle des déplacements sera étudiée au cas par cas
Publication
Une sélection d'articles présentés lors de cette journée d’études pourra faire l'objet d'une publication dans un numéro spécial de revue.
Calendrier
- Novembre 2024 : Lancement de l'appel à communication
- 28 février 2025 : Clôture de l'appel à contributions
- fin mars 2025 : Réponse aux candidats
- fin avril 2025 : Établissement du programme définitif
- Jeudi 5 juin 2025 : Journée d'étude au BETA